Le digital pour les Béotiens

AL BENDER a écrit:

Cela repond aux questions que tu m'avais poséés il n' y a pas longtemps

oui je comprends mieux la façon de brancher tout cela sans soucis.

au pire je demande en direct

Pour beaucoup d'entre nous un décodeur, c'est une plaque avec des circuits électroniques, des fils et une prise à 8 pôles ou une plaque avec une broche à 21 pôles (pour les prises MTC21) et des hésitations à toucher aux valeurs des CV sauf CV3, CV4, CV5 et quelques autres sinon
Les fils, on les connait ou on se souvient maintenant de leur rôle :

Rouge : prise de courant
Noir : Prise de courant
Orange : alimentation du moteur
Gris : alimentation du moteur
Bleu : le pôle plus
Blanc : un des éclairages
Jaune : l'autre éclairage
Vert : la sortie qui correspond à F1
violet : la sortie qui correspond à F2
(Je sais ! Je rabache )
Tout cela est est vrai car il s'agit de la configuration du décodeur par défaut et en conformité avec la norme NMRA. Et en général on évite d'y toucher
Et pourtant on peut toucher à pas de mal de CV sans risques majeurs ou du moins en sachant bien où on met les doigts sinon il y a des risques de .

Revenons à nos fils et nos fonctions.
Je vous ai précédemment montré une idée pour découpler l'éclairage des feux rouges de celui des feux blancs commandés par F0.

Pourquoi par exemple ne pas pouvoir le faire avec F1 et en fonction du sens de marche. Une seule fonction utilisée au lieu de deux dans mon exemple ?
Un tel cas signifierait que F1 commande le fil vert en marche avant et le violet dans l'autre sens par exemple.

Maintenant un tout petit peu plus de théorie

- D'un côté des fonctions F0, F1, F2 à F15 (ou plus - 28 prévues sur les nouveaux GOLD+ de Lenz...). De manière pratique les touches 1 à 9 de nos centrales sans oublier celle de la lumière et la touche Majuscule pour passer à F10 - F15.
- De l'autre 4 fils (dans le cas d'un décodeur à 9 fils) qui ont des noms différents dans les documentations selon la norme ou le fabricant (dans l'ordre respectivement NMRA, LENZ, ESU et ZIMO) :

Blanc : sortie 1, sortie de fonction A, lumière avant, lumière avant
Jaune : sortie 2, sortie de fonction B, lumière arrière, lumière arrière
Vert : sortie 3, sortie de fonction C, AUX1, sortie de fonction FA1 (FA = FunktionAusgang en allemand qui signifie "Sortie de Fonction"...)
Violet : sortie 4, sortie de fonction D, AUX2, sortie de fonction FA2

Et il faut relier le tout : une fonction active une (ou éventuellement plusieurs) sortie(s). Cette liaison s'appelle le MAPPING. Dans le document LENZ, vous trouverez "Affectation des fonctions aux sorties de fonction".

Je vous mets de nouveau l'URL des sites NMRA et MOROP. Le document qui nous intéresse sur le site NMRA est la RP 9.2.2 qui décrit les CV "de base" pour avoir un décodeur conforme.
A noter qu'il n'a pas été traduit sur le site du MOROP (éditeur des NEM) et qu'il fait aussi foi en Europe.
http://www.nmra.org/standards/DCC/standards_rps/DCCStds.html
http://www.morop.org/fr/normes/index.html

La norme NMRA ou du moins l'extrait qui nous concerne actuellement présente la partie de la norme relative au mapping.

Ce sont les CV 33 à 46 qui vont entrer en jeu. En terme de conformité à la norme leur utilisation reste du domaine Optionnel.
Le principe :

- A chaque CV correspond à une fonction F. . A noter la lumière qui est répartie sur deux CV, la 33 et la 34.
- La valeur "d" dans la case correspond à la valeur par défaut qui est mise par le fabricant lorsqu'il livre le décodeur.
Vous pouvez ainsi constater que par défaut F1 est associée à la sortie 3 qui est le fil vert et que F2 est associée à la sortie 4 qui est le fil violet.

Mais vous pouvez aussi constater que mon idée ''Un tel cas signifierait que F1 commande le fil vert en marche avant et le violet dans l'autre sens par exemple'' n'est pas possible dans le cadre de la norme.

Quelques compléments quant au tableau NMRA. LSB signifie Low Significant Bit et MSB Maximum Significant Bit.
Je me permets de vous renvoyer un peu plus haut à la programmation de CV29 pour les LSB et MSB - Bit de plus faible et de plus fort poids. ET hop sur ce renvoi on refait des maths en relisant

Dans le cas du mapping par défaut tel que proposé par la NMRA
CV33 vaut 1
CV34 vaut 2
CV35 vaut 4
CV36 vaut 8

Si vous prenez le temps d'éditer ou de consulter le document RP 9.2.2 vous verrez que deux plages de CV sont "Reserved for manufacturer use" : CV47 à CV64, CV112 à 256.

C'est là que les fabricants vont installer tout ce qui les différencie quant aux possibilités de leurs décodeurs. Ainsi ESU n'utilise pas les CV33-46 mais les CV 112 à 235 (124 CV) pour décrire et gérer le mapping de 15 fonctions. C'est à priori l'un des mapping les plus sophistiqué du marché.

Si l'on prend le cas de LENZ, le tableau qui suit montre que Lenz est resté très près de la norme. cela semble normal puisque le DCC est issu des travaux de Berndt Lenz et que la société Lenz contribue toujours à l'évolution du DCC et de sa norme.
Voici le tableau du mapping pour le Lenz GOLD

La différence dans les valeurs stockées dans les CV se situe dans les CV.

LENZ vient de renouveler sa gamme avec la série + qui apporte désormais d'origine le système RAILCOM et des nouveautés dans le mapping.
Voici un extrait de la documentation du Lenz GOLD +



Vous constaterez que désormais CV35 contrôle la fonction F1 en avant (c'est correct dans la version allemande et j'ai l'impression que la traduction française a des grosses coquilles voire impasses...) et CV47 la fonction F1 en arrière. Nous sommes aussi revenu à des valeurs stockées dans les CV en conformité avec la norme. La fonction F1 en avant et F1 en arrière actionnent la sortie C soit le fil vert et F2 actionne la sortie D, le fil violet.

En mettant la valeur CV47 à 8 et CV36 à 0 (F2 n'active plus rien), on obtient alors le fonctionnement suivant : F1 en avant active le fil vert et F1 en arrière active le fil violet. Et si on éclairait la cabine de la machine avec F1 en fonction du sens de marche ?
Sur un décodeur GOLD + nous venons ainsi de faire du mapping de fonctions sur des sorties.

En ce qui concerne les marques ESU, ZIMO et UHLENBROCK je vais essayer de continuer sous peu. Pour ZIMO et UHLENBROCK, ce serait bien que vous me donniez les modèles de décodeurs que vous utilisez. Chez ZIMO j'ai vu il y a des différences selon les modèles. Chez UHLENBROCK on est très près de la norme mais certains décodeurs (type BASIC comme chez ESU d'ailleurs) ne disposent pas des possibilités du mapping.

Les amis je vous laisse digérer et n'hésitez pas à réagir si des points vous semblent obscurs. Et puis bien sur je ne peux que vous inciter à relire les documentations des décodeurs que vous avez installés sur vos machines. Si vous n'en disposez pas elles sont souvent accessibles sur les sites des fabricants à la rubrique "Download".

Un point aussi relatif aux documentations :
- Les documentations en allemand (LENZ, ZIMO, ESU, UHLENBROCK) sont les plus à jour et les plus précises (fabricants gremanophones)
- Les documentations en anglais suivent d'assez près les nouvelles versions et sont de bonne qualité (poids du marché américain)
- Les documentations ne français sont les parentes pauvres sauf chez Lenz et Zimo avec des imperfections parfois.

Quant aux documents NMRA ou des fabricants américains comme DIGITRAX, QUANTUM, TSUMANI, BACHMANN et autres ne cherchez pas de traductions françaises. Mettez-vous à l'anglais

Ca c'est du solide!!! et vivement la suite!!!

+1

J'ai repris ma lecture des documentations des divers constructeurs que vous aviez cités suite à ma question sur le marques de décodeurs que vous utilisez.

Chez Uhlenbrock on annonce dans les docs des décodeurs 76200, 76320, 76400 et 76420 la conformité à la norme NMRA. Donc application stricte des CV 33 à 46. La seule possibilité un peu avancée est la fonction de "variateur de courant" sur les sorties qui s'applique globalement à la lumière et aux sorties C et D. Il me manque les infos sur le dernier décodeur à sortir : le 76560 qui est équipé de la nouvelle prise PluX22 (voir précédemment sur les différentes prises des décodeurs).

Chez Lenz hormis l'utilisation de la CV 47 qui, pour la génération des décodeurs +, permet de gérer une affectation de F1 arrière, il y a des possibilités de faire "varier le courant" dans les sorties A, B, C, D et F (CV 55/56 et CV 116/117/118) et ensuite de décider du type d'effet que va avoir la sortie concernée (CV 60 à 64).

Chez ZIMO, la première partie de la documentation signale un strict respect de la norme en utilisant les CV 33 à 46 mais un peu plus loin un paragraphe complet est consacré aux "affectations des fonctions selon NMRA et extensions ZIMO".
On utilise alors la CV61 (réservée par la NMRA aux fabricants) pour décider des nouvelles affectations de fonctions.
Je vous laisse lire la doc sachant que celle que j'ai (en français traduite par CDF) pour les séries MX620, MX62, MX63 et MX64 n'est plus d'actualité et que désormais celle qui est disponible (en allemand ou en anglais) sur le site de ZIMO ne traite que des nouvelles générations : MX620, MX630, MX640 et propose plus de descriptions de l'utilisation de CV61.
Le concept est très intéressant amis il faut vraiment prendre le temps de lire et de regarder les tableaux qui sont dans la documentation pour bien s'imprégner du concept et de son application.
Avec en conclusion dans la documentation une incitation à utiliser le logiciel ZIRC (ZImo Rail Center) couplé au MXDECUP (outil de programmation des décodeurs et centrales ZIMO). De l'investissement suggéré !

Quant à ESU, c'est un peu la "folie douce" :
- Pour chaque sortie - lumière avant, lumière arrière et AUX1 à AUX6 - une CV est dédiée pour définir le type d'effet et la luminosité de l'effet.
exemple : la luminosité varie dans un volume de 15 valeurs et l'effet est fonction d'une constante que l'on ajoute à au volume. prenons le cas de la CV 115 qui pilote la sortie AUX1 (sortie C selon la norme NMRA).
Ainsi une valeur entre :
1 et 15 signifie une lumière plus (15) ou moins forte (1).
16 et 32 est un clignotant de phase 1
33 et 47 est un clignotant de phase 2
...
81 et 91 est la simulation d'une lumière de foyer
...
145 et 159 est un gyrophare
...
241 et 255 est la commande d'un attelage digital

- Pour chaque fonction on va définir ensuite selon le sens de marche ce que réalise la fonction (le mapping)
Ainsi pour la fonction F1 on va utiliser les CV147 et 148 pour définir ce qu'elle fait en marche avant et les CV150 et 151 pour définir ce qu'elle fait en marche arrière.
La CV147 correspond à la partie "A" de la définition de F1 "marche avant". On y précise quelle sortie auxiliaire la fonction active : la lumière avant, la lumière arrière ou une des 6 sorties auxiliaires (pour AUX3 à AUX6 si elles existent - AUX3 et AUX4 dispos sur les décodeurs 21MTC et PLUX22 - AUX5 et AUX6 sur les décodeurs XL dédiés aux grosses échelles).
La CV148 correspond à la partie "B" de la définition de F1 "marche arrière". On peut affecter à la fonction l'arrêt/marche de l'inertie, la marche de manoeuvre ou le freinage dynamique. L'arêt/marche de l'inertie et la marche de manoeuvre sont combinables).

C'est avec ce système de mapping que l'on peut décider que la touche F3 active en marche avant comme arrière la marche de manoeuvre et provoque l'allumage des feux blancs à l'avant et arrière sur un locotracteur (à la condition que les leds rouges ne soient pas connectées sur les fils jaune et blanc). On peut aussi gérer l'éclairage de la cabine en fonction du sens de marche (utilisation des fils vert et violet pour alimenter la led en cabine).
ESU a même poussé le bouchon à définir une pseudo fonction pour deux états : à l'arrêt et en marche. On peut ainsi imaginer que dès qu'on pose une machine sur la voie (état arrêt) une des cabines s'éclaire selon le sens de marche et qu'elle s'éteigne dès le démarrage de l'engin. Vous voyez si cela a un intérêt pour vous. Techniquement c'est réalisable.

Par défaut tout cet ensemble contient les affectations standard que l'on connaît et attend (F0 pour la lumière, F1 pour la sortie C selon NMRA, F2 pour la sortie D selon NMRA..)
En final de quoi et je vous comprends. Avec du recul la publicité de ESU citant son décodeur comme "le couteau suisse des décodeurs" n'est pas totalement fausse.

Et c'est bien pour cela que LENZ, ZIMO et ESU ont développé des "Programmer" qui permettent via un boitier et un programme sur le PC de faire les mises à jour des décodeurs d'une manière beaucoup plus aisée pour l'utilisateur (user friendly chez nos amis anglophones).

Je tacherai de vous montrer sous peu ce que ce type de mécanisme de mapping peut permettre de faire - je reprendrai l'exemple de mon ICE Fleischmann (revoir le fil dans le forum https://picasso.superforum.fr/le-digital-f12/ice-ex-fleischmann-ou-un-peu-de-folie-en-digital-t3642-20.htm). En plus j'avais mis plein de photos qui illustrent les phases d'une digitalisation.

Et puis on verra l'intérêt des outils de type "Programmer" - un investissement de l'ordre de 130 à 140€ pour les trois marques citées. .Sachant que chaque "Programmer" ne reconnaît que ses petits et pas ceux des autres. On ne mélange pas les genres !

Et puis si j'ai le temps j'irai aussi voir du côté de DIGITRAX, l'un des grands fabricants américians de matériel digital.

Les amis je vous laisse pour le Demain il faut refaire de l'informatique.

Juste un petit ajout à propos des "programmer", il existe depuis quelques temps un programmer qui se dit pratiquement universel (il est anglais) vendu en France qui est le SPROG 2. Je ne le connais que par la documentation publiée à son sujet, donc je ne peux en dire plus excepté que son prix français est plutôt allèchant (moins de 60 euros si mes souvenirs sont bons!). Il a été testé dernièrement dans une de nos revues habituelles et je peux s'il le faut donner une adresse web où l'on en parle en connaisseur!

Je pense que le site est http://www.sprog-dcc.co.uk/
Je viens de récupérer le guide d'utilisation en anglais. A étudier.